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A LA RENCONTRE DE NOS ANCETRES
6 mars 2008

Louis FUMAT Militaire de Carrière

 

 

 

 

 

 

 

 

louisfumat1   Chasseur à Pied puis 129eme Régiment d'Infanterie

Il s'appelait Louis , portait le même nom de famille que Elisa, la mère de mon arrière grand-père Paul et mon grand-père a retrouvé des cartes-photos le concernant.
De plus, son nom apparait, en tant que témoin,  dans l'acte de mariage de mes arrières grands-parents Paul et Esther.
Qui était-il exactement ?

J'ai pu avoir récemment son acte de naissance, il est né en 1880 et ainsi savoir que Louis était le cousin germain de mon arrière grand-père Paul . Le père de Louis et la mère de Paul etaient frère et soeur.

Sur l'acte de mariage de mes arrières grands-parents, il etait noté que Louis était "Sergent Major au 29e Bataillon de Chasseurs à pied".

Les Chasseurs à pied étaient des fantassins, souvent des hommes de petite taille, très vifs et excellents tireurs, engagés dans les intervalles ou en avant de la ligne, profitant des accidents du terrain pour se poster et viser. Les bataillons de chasseurs faisant partie des troupes dites "de couverture", chargées d'assurer la défense immédiate des frontières pendant les opérations de mobilisation. Ils étaient stationnés sur les frontières du nord-est et des Alpes ou à proximité.
En 1912, le 29e bataillon était à Saint Mihiel, avec son dépôt à Epernay.

fumatlouis
Equipe de rugby du 29e bataillon à St Mihiel en 1909

Louis fut affecté au 29e Bataillon de Chasseurs à pied jusqu'en janvier 1913.
Il y était entré en avril 1899 comme engagé volontaire pour 4 ans puis il s'était réengagé pour 2 ans, 3 ans, 2 ans puis à nouveau 4 ans.

En janvier 1913, il est promu sous lieutenant au 129e Régiment d'Infanterie.

louisfumat

En 1914, il est désigné pour faire partie de la V eme Armée sur le pied de guerre et le 4 août 1914, le 129e RI assiste à la remise des drapeaux au Havre.

Louis part du Havre le 6 août et passe la frontière belge le 17 août.
Le 22 août, il participe au combat du Chatelet et Roselies : "La 9e Brigade, impuissante à contenir le flot ennemi qui grossit d'heure en heure, est renforcée dans la nuit du 21 au 22 par la 10e Brigade ( 129e et 36e RI ). Le Colonel commandant le 129e reçoit l'ordre de contre-attaqueer avec les 2 bataillons sur le village de Roselies, qui vient d'être pris par les Chasseurs de la Garde Prussienne.....Pendant cette journée, qui fut une des plus dures et des plus sanglantes de la campagne, le 129e fit front à des forces dix fois supérieures."

carte7

 

Les 23 et 24 août, c'est à Hanzinelle que Louis sera au combat : "Le soir du 22 août, le régiment rassemblé s'installe avec le 36e en cantonnement à Hanzinelle. La brigade a reçu l'ordre de tenir coûte que coûte ce village qui est mis en état de défense. Toute la journée du 23, il est soumis, par l'ennemi, à un bombardement sévère mais l'attaque ne se produit pas. Le 129e se retire le lendemain, ne laissant ni blessé, ni prisonnier aux mains des allemands."
Aprés la retraire du régiment vers le sud-ouest, Louis se retrouve à nouveau dans les combats.

 

 

Les 28 et 29 août, ce sont les combats de Puisieux et Guise, puis de Courgivaux le 7 septembre : "Le 129e reçoit l'ordre d'attaquer sur la ligne Escardes-Courgivaux. Le 1er Bataillon, engagé le premier, pénètre dans Courgivaux, que les allemands ont abandonné sans combat. Dans le village dévasté, toutes les maisons ont été pillées par l'ennemi....La contre-attaque ennemi se produit.... le lendemain, 7 septembre, dés l'aube, l'attaque est reprise, aprés un bombardement trés efficace de l'artillerie française.... Le 129e pénètre pour la deuxième fois dans Courgivaux."

Du 13 au 20 septembre, Louis se retrouvera dans les combats de Courcy et Brimont mais le 129e, réduit à quelques compagnies, épuisé par les combats et les dures épreuves depuis un mois, ne peut se maintenir dans Courcy et se retranche dans St Thierry où il est relevé et se porte en réserve en cantonnement à Merfy.

En mai 1915, Louis arrive dans le Pas-de-Calais avec le 129e RI au nord-ouest de Arras.
Le soir du 22 mai, le 129e monte en ligne vers Neuville St Vaast pour assurer l'inviolabilité du front et poursuivre l'aménagement du secteur en vue d'attaques prochaines : " Du 30 mai au 3 juin, les 2e et 3e Bataillon du 129e subissent le bombardement intense et incessant par obus de gros calibre.... Au milieu des grenades asphyxiantes et incendiaires employés par les allemands, le combat de maison en maison continue furieusement.... Plusieurs tentatives de l'ennemi sont repoussées dans la soirée du 5 et dans la nuit. Jusqu'au 9 juin, le 129e organise le secteur du village de Neuville. L'action victorieuse du 129e a été souligné dans le rapport du Général Manouin ("la brillante attaque du 129e dans la partie est du village a ouvert la porte du succés")."

Neuville02

neuville19

carte12 
" Le 20 juin, le 129e est mis à la disposition de la Division Marocaine qui est aux prises avec l'ennemi entre Souchez et Givenchy.... A la nuit, il reçoit l'ordre de relever, sur la droite de Souchez, un mélange de compagnies.... Le lendemain, dans la nuit du 21 au 22, les unités du 3e Bataillon, qui n'ont pas pu monter en ligne dans la nuit précédente, continuent le mouvement de relève. Soudain, un barrage d'une violence inouïe se déclenche."
Louis sera blessé dans ce combat de Souchez le 22 mai 1915 par éclat d'obus et sera évacué le jour même, alors que le régiment reçoit l'ordre de se replier, emportant leurs blessés, ramenant des prisonniers, ne laissant rien aux allemands qui puissent leur être utile.
Louis sera nommé Capitaine en décembre 1915.

Il rejoindra le front et le 129e RI en décmbre 1915 dans la Somme : " Le 11 décembre 1915, le régiment relève, dans le secteur de Cappy-Frise un régiment de la 6e DI. La première période d'occupation du secteur est relativement calme. Dans les premiers jours de janvier 1916, les tirs d'artillerie, d'abord rares et peu intenses, deviennnent des tirs de harcelement.... Dans la deuxième quinzaine de janvier, les bombardements deviennent plus fréquents; à chaque éclaircies, des avions ennemis survolent nos premières lignes. Le 28 janvier, dés la pointe du jour, l'ennemi, mettant en oeuvre une artillerie formidable, soumet tout le secteur, sur un front de plusieurs kilomètres, à un bombardement d'une violence inouïe."
Louis sera fait prisonnier à Frise le 28 janvier 1916, interné à Mayence et rapatrié seulement en décembre 1918.

dés février 1919, Louis remplira les fonctions d'officier de détails et en décembre 1919, il embarquera pour le Maroc pour être détaché au Bureau des Transports.

Il finira sa carrière de Capitaine au Maroc, y recevra la Légion d'Honneur en 1921, s'y mariera en 1926 et y décédera en 1950.

La Légion d'Honneur

Au hasard de mes recherches sur le nom de Fumat, je suis arrivée sur la "Base Léonore", site où sont recencées des personnes ayant reçu la Légion d'Honneur.
Là, j'y ai découvert le nom de Louis Fumat dont la date de naissance correspondait avec celle que j'avais du cousin de mon arrière grand-père.
Ayant la possibilité de demander une copie du dossier aux Archives Nationales, je l'ai fait et pu obtenir de nombreux renseignements sur ce collatéral.

Légion d'Honneur
La Révolution abolit tous les Ordres et décorations de l'Ancien Régime.
Le 29 floréal an X (19 mai 1802), la loi instituant ce nouvel Ordre est votée: " une Légion d'Honneur récompensera les militaires mais aussi les services et vertus civils".
La première promotion a lieu le 24 septembre 1803.
Avec la première Guerre Mondiale, le nombre des membres de la Légion d'Honneur ne cesse de croitre, fait normal vue l'âpreté des combats.
On arrive en 1938 à 200.000 décorés dont 60.000 à titre civil. Cette inflation continue jusqu'à atteindre 320.000 membres vers la fin de la V ème République. L'Ordre risque de se dévaloriser. Des mesures sont donc prises pour stopper ce processus en novembre 1962.
Dans le cadre d'une réforme globale, la Légion d'Honneur est revalorisée et son attibution est réservée aux mérites éminents.

L'Ordre comprend 3 grades (chevalier , officier, commandeur ) et 2 dignités ( grand officier et grand'croix ).

la répartition est la suivante: 65% militaires et assimilés, 35% civils.
En 1912, on ne compte qu'une centaine de femmes décorées de la Légion d'Honneur soit 0.25% des effectifs. Elles sont aujourd'hui 10%.

chevalr

Le Capitaine de l'Etat Major d'Infanterie Louis Fumat a été nommé Chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 12 juillet 1921, a reçu la décoration le 11 novembre 1921 suivant le PV de réception et le Brevet le 6 janvier 1922.
A ce moment là, il résidait au Maroc et toute la correspondance entre Louis et la Grande Chancellerie s'est effectuée entre Rabat et Paris.

l_gionhonneur

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6 mars 2008

Mon Grand-Père et la Guerre

Prisonnier de Guerre

Je savais, par ma grand-mère et mes parents, que mon grand-père Misael avait été fait prisonnier pendant la Seconde Guerre Mondiale et avait réussi à s'évader. Mais c'est tout ce que je savais; je n'avais aucun autre élément, aucune date, aucun lieu ....

En commençant la généalogie de ma famille, j'ai donc décidé de rechercher quelques renseignements complémentaires afin d'essayer d'en savoir un peu plus sur ce fait là.

pieron_ren_

En novembre 2006, j'ai appris qu'il existait un service d'archives au Ministère de la Défense concernant les victimes des conflits contemporains. Je leur ai donc fait parvenir un courriel avec tous les renseignements (nom, prénoms, date de naissance...) que j'avais en ma possession, afin de voir si eux pouvaient me trouver quelques renseignements dans leurs archives.

Fin Avril 2007, je reçois de leur part un courrier contenant une fiche de "parcours de prisonnier de guerre", sur laquelle était noté tout ce que j'avais toujours voulu savoir !

voici les renseignements que j'ai pu obtenir :

Nom                            PIERON
Prénom                        Misaël
Date de naissance         09 février 1916
Lieu de naissance          Creil (Oise)
Grade                          soldat de 2eme classe
Bureau de recrutement   
Matricule recrutement    640
Régiment                     18eme Génie
Capturé le                    20 juin 1940
à                                "Charmes"
N°matricule captivité     2562 au Stalag XIIB

Stalag XIIB             Frankenthal        date arrivée ?    
                                                     date départ ?
Stalag XIIF             Bolchen              date arrivée ?    
                                                     date départ 21/03/1942

en observation, il est noté : évadé le 21 mars 1942





stalag1

carte de la situation des Stalags

Un  Stalag  est un type de camp pour les prisonniers de guerre , c'est-à-dire pour les soldats (pas pour les civils).
Sur le territoire allemand, les prisonniers de guerre sont tous rattachés à des camps répartis entre les diverses circonscriptions militaires du Reich.
Le Stalag XIIB  est situé à Frankenthal dans la salle des fêtes où tous les hommes, ainsi que les services annexes du camp, sont groupés dans la grande salle dont la capacité est de 1450 couchettes sur deux hauteurs (selon le rapport d'un délégué du CICR en novembre 1940); l'aération y est insuffisante, aucun moyen de chauffage n'est prévu....jusqu'en novembre 1941, il n'y a aucune table, soit pour manger, soit pour écrire.
Le Stalag XIIF , situé en Lorraine annexée,  faisait partie de la circonscription de Wiesbaden, situé à Forbach (puis Sarrebourg) du 15 novembre 1940 à sept-déc. 1944 puis il est déplacé à Freinsheim (Allemagne) jusqu'en mars 1945.
Plusieurs annexes : Boulay (Moselle) de sept.1941 à juin-sept. 1943, Camp du ban-Saint-Jean en déc. 1944, Bliesmengen-Bolchen.
Il y aurait eu 136 Arbeitskommandos (groupes de travail) qui travaillaient hors du camp.
Au 1er sept.1943, 17524 français sont dénombrés dans ce camp sur 49015 prisonniers.
Chaque prisonnier de guerre a un numéro matricule , gravé sur une plaque de métal qu'il devra toujours avoir sur lui.
Chaque prisonnier gardera ce même numéro, restera attaché au camps où il a été immatriculé à son arrivée en Allemagne quels que soient les changements d'affectation ultérieurs.

Récit d'Evasion

Quelques temps plus tard, ma grand-mère a retrouvé une enveloppe.
Dans cette enveloppe, elle avait conservé, au décés de mon grand-père, plusieurs papiers concernant la période suivant son emprisonnement au Stalag.

Parmi ces papiers, 7 pages manuscrites sur lesquelles mon grand-père a relaté ses 2 tentatives d'évasion et la troisième tentative qui a réussi.

Je pense qu'il a écrit ces pages au moment où il a demandé la Médaille des Evadés puisqu'il est nécessaire de justifier.

Je ne peux malheureusement pas retranscrire tout le récit ici , mais en voici quelques extraits représentatifs de ce qu'il a vécu pour arriver à rentrer chez lui.

***************

"Aprés huit mois de captivité, je fabrique 2 passe-partouts, l'un destiné à ouvrir la pièce où nos vêtements et chaussures sont enfermés chaque soir, l'autre à ouvrir la porte mitoyenne à la salle des gardes allemands et donnant sur la cuisine..............J'ai ouvert la première porte............ensuite habillés en civil dans un Kommando de 150 prisonniers, j'ai ouvert la deuxième porte........mais la porte donnant sur la cour, habituellement sans serrure, était cette nuit là barricadée à l'extérieur..............mon camarade pris peur et me força à rebrousser chemin. Il nous fallu alors tout refaire à l'inverse...........notre première tentative avait avorté. Nous fûmes changés de Kommando."

"Le 27 décembre 1941, je partais seul.Travaillant à la mine, je remonte un quart d'heure avant la fin du travail ...............j'empruntais pour mon départ la route passant devant le Kommando, lorsque entre la mine et celui-ci, je tombais nez à nez avec la sentinelle.....je crus avoir été dénoncé mais je m'aperçus très vite qu'elle était ivre et sur son injection........je le suivi...........dix minutes aprés mes camarades arrivaient avec un contremaitre qui, ne m'ayant pas trouvé et mes camarades lui ayant dit que j'étais parti parce que j'étais malade, venait vérifier avec appréhension la véracité de leurs dires..............le lendemain, 28 décembre, il y avait 25cm de neige. Encore une fois ma tentative était manquée."

"Ayant compris les gros risques d'une évasion seul, je prospectais mes camarades un à un pour trouver un compagnon............et un ouvrier allemand chez qui il travaillait le dimanche lui promit de nous fournir boussole et habits civils..........Nous décidons alors de nous évader le samedi 21 mars (1942) car cette semaine là nous travaillons au poste du soir c'est-à-dire de 14h à 22h............mais par coîncidence cette dernière semaine nous fûmes changés de poste.....je décide de ne pas changer la date du départ et avec mon compagnon nous fixons un lieu de rendez-vous à quelques centaines de mètres du Kommando dans un fourré où nous devions nous retrouver vers 21h..........à 21h moins quelques minutes, je sautais dans la cour du bâtiment.......je jette ensuite mes affaires par dessus la clôture de barbelés ayant gardé ma veste pour écarter les fils. ................j'avais tracé un itinéraire d'évasion.......n'ayant marché que la nuit et au petit jour presque sans cesse sous bois ..........Nous attaquames la montagne .....cette traversée nous fut d'autant plus pénible qu'au sommet de chaque cime , la boussole nous indiquait la cime d'en face et il nous fallait redescendre pour remonter ensuite. J'avais le talon en sang et l'ascension me faisait souffrir.Alors mon camarade me donnait la main pour me soulager et nous nous aidions d'un baton chacun taillé en guise de canne .................recueillis par des habitants, ceux-ci nous firent manger et coucher et nous apprirent l'arrestation du chef de gare qui s'occupait de recueillir et diriger les évadés ............Aprés maintes péripéties, nous sommes hébergés au pensionnat St Joseph qui nous garde pendant 2 jours. Puis nous partons d'Epinal à pieds un matin pour prendre le train à une petite gare en direction de Besançon ..........nous rentrons dans un petit café pour rechercher l'adresse et le numéro de téléphone d'un industriel que j'avais connu avant la guerre ........lui demande s'il ne connait pas de passeur pour nous guider afin de traverser la ligne de démarcation  ...........appelle un de ces contremaitres .......celui-ci nous amène chez lui et là nous déposons tout ce qu'il nous reste comme papiers et comme nous avons des photos, il nous fait faire des cartes d'identité. .........comme nous lui inspirons confiance, il nous confie, pour les emmener avec nous en zone libre, deux anglaises évadées du camp de Vittel ..........elles nous suivront sans un mot et à distance ..........aprés un kilomètre vers la forêt, nous trouvons un cycliste qui nous fait un signal convenu et le suivons dans les bois jusqu'à une cabane de charbonnier où nous restons en attendant l'arrivée du passeur ...... nous traversons l'espace où se trouve la ligne de démarcation à travers un marécage et franchissons la Loue en barque pour arriver en zone libre à Ounans .......de là nous nous dirigeons dans un centre d'accueil pour évadés ......le chef de centre me délivra, d'ailleurs aprés un long interrogatoire, un certificat d'évasion le 6 avril 1942."

Résistant

Lorsque j'ai su, qu'apres s'être évadé, mon grand-père était entré dans la résistance, j'ai fait des recherches auprés de l' Office National des Anciens Combattants (ONAC) et très rapidement j'ai pu obtenir une copie de son dossier dans lequel j'ai retrouvé tout son parcours en tant que résistant.

Dés qu'il s'est évadé en mars 1942, mon grand-père a commencé à aider les autres pour permettre leur évasion.
Du 1er avril au 6 avril 1942, il va aider à l'évasion d'anglaises internées au camp de Vitell. Il leur fera passer la ligne de démarcation entre Besançon et Lons-le-Saunier et les remettra à une filière pour leur passage en Angleterre.

Ensuite, pendant quelques mois , mon grand-père partira dans l'Aveyron dans sa famille maternelle (chez la soeur de mon arrière grand-mère) avant de revenir dans le Lot épouser ma grand-mère en septembre 1942.

C'est en juin 1943 que mon grand-père rentrera vraiment dans la résistance en rejoignant les Forces Françaises de l'Intérieur.

De juin 1943 à mai 1944, il est dans le Corps franc Pommiès Bataillon Sud (Lot).
Il participera alors à diverses actions de résistance :
                 fabrication de faux papiers (cartes grises, laisser-passer),
                 transport de véhicules clandestins destinés au maquis,
                 camouflage de métaux non ferreux ( remis à la libération au préfet du Lot),
                 déménagements clandestins de métaux non ferreux des églises

Du 1er juin 1944 jusqu'à la Libération de son secteur ( 26 août 1944), il est dans les Francs Tireurs Partisans Français (FTPT) Etat major Départemental .
Il conduira le troisième camion qui entre dans la ville de Toulouse pour sa libération et subira l'attaque des miliciens sur le Pont-Neuf.

Et aprés !

Aprés, sur le "Certificat d'appartenance aux FFI" on relève que mon grand-père " n'a pas continué à servir dans sa formation aprés la libération; Il est rentré dans ses foyers le 27 août 1944".

En décembre 1951, il obtient la Médaille des Evadés

medaille_evades

En 1953, il fait la demande de "Carte de Combattant Volontaire de la Résistance" et l'obtient en novembre 1953.

La loi du 20 août 1926 créa la Médaille des Evadés afin de commémorer les actes d'évasion des prisonniers de guerre.
Pour la guerre de 1914-1918, 16.000 médailles furent attribuées par une commission interministérielle.Une ordonnance du 7 janvier 1944 étendit son attribution pour les actes ou les tentatives d'évasion des militaires ou des civils pendant la guerre 1939-1945.
Pour la guerre 1939-1945, les bénéficiaires de cette médaille sont les militaires ou anciens militaires s'étant évadés entre le 2 septembre 1939 et le 8 mai 1945.
Pour que la médaille soit accordée, il est nécessaire que l'interessé :
        -  puisse prouver qu'il a réussi une évasion d'un camp de prisonniers de guerre ou il était détenu, d'un endroit où il était détenu en raison d'une action de résistance, d'un territoire ennemi ou occupé par l'ennemi.
Lors de la demande d'obtention, l'interessé doit remplir un formulaire remis par l'autorité militaire sur lequel il doit relater avec précision les évenements et les circonstances de l'évasion et citer si possible les personnes susceptibles de confirmer cette évasion.
        -  puisse justifier de 2 tentatives d'évasion (sorties effectives d'une enceinte militairement gardée par l'ennemi) suivies de sanctions disciplinaires, ou d'une seule tentative suivie d'un transfert dans un camp de représailles ou dans un camp de déportation.
  Pour ce conflit, on dénombre, en 1992,  38.976 médailles attribuées.

D'autres Papiers

Parmi les papiers retrouvés par ma grand-mère, le "Livret Individuel militaire" , la "Fiche de Démobilisation" et une "Déclaration pour les droits à la solde" qui me permettent de "retracer" le parcours militaire de mon grand-père et avoir quelques renseignements complémentaires concernant la période post-évasion.

*********

Mon grand-père faisait parti de la Classe de recrutement 1936 à Beauvais.
Il fut incorporé au corps 18eme Régiment du Génie ( régiment de sapeur-télégraphistes) en octobre 1936 puis renvoyé dans ses foyers en octobre 1938.

Le 23 mars 1939, il fut convoqué au 18eme Régiment du génie 4e bataillon 9e compagnie 1ere classe à Metz selon le Décret Loi du 20/03/1939 puis compagnie 106R à partir du 27 août 1939 où il était colombophile jusqu'au 21 juin 1940 (lorsqu'il a été fait prisonnier).
Le 06 avril 1942 (aprés son évasion et son retour en france), il fut démobilisé à Bourg (Ain).

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***

Sur la Fiche de Démobilisation établie le 06 avril 1942 par le Centre de Bourg, outre les renseignements habituels (nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse, situation de famille, dernier corps d'affectation...), on remarque plusieurs mentions :
      -  "la présente fiche donne droit au transport gratuit sur les lignes de la SNCF"
      -   un tampon " a perçu 1000 francs"
      -   un tampon " a perçu 1 costume civil, 1 béret, 1 jersey, 1 chemise, 1 caleçon, 1 p.chaussettes, 1 mouchoir, 1 p.chaussures, 1 musette
      -   un tampon "a reçu 5 journées de tickets d'alimentation pour permissionnaire"
Au dos, la mention selon laquelle mon grand-père s'est  vu remettre la carte d'alimentation le 8 avril 1942.

***

Le jour de sa démobilisation, mon grand-père a rempli une Déclaration afin de pouvoir percevoir la solde qui lui était due depuis qu'il avait été fait prisonnier.

Sur la 1ere page, on retrouve les renseignements habituels avec , en plus, l'indication du lieu de capture et le lieu d'internement.

Sur la 2eme page, la date jusqu'à  laquelle il a été payé de sa solde et des indemnités  31 mai 1940

3eme page
     Droits à la solde et aux diverses indemnités de solde
         - période antérieure à la capture
           du 1e au 20/06/40 ..............................20 j  à 2.40 =  48
         - droits acquis au cours de la détention
           du 21/06/40 au 05/04/42 ...................654 j à 1.10 = 719
        - droits ouverts à compter du jour du départ du camp
            du 06/04/42 .......................................10 j à 1.10 = 11
        - prime démobilisation .................................           1000
        - allocation forfaitaire ...............................                 40

                                                             Total ........       1818
    
      A déduire
         - montant de l'avance perçue au départ du centre         1000

      Différence                                                                   818

Cette somme sera payée le 25 avril 1942, par la perception du lieu de résidence de mon grand-père en Aveyron.

5 mars 2008

Emprunts et Pénurie

Dés 1910, la France et la Banque de france s'etaient préparées à l'éventualité d'un conflit. Les montants de l'encaisse or est accru.
Mais face à une guerre qui commence à durer, l'Etat est obligé de prendre plusieurs mesures, en faisant appel au patriotisme des français:

        -  les français sont incités à verser leur or en le convertissant en billets

affiche_emprunt

versement_or1915

Sur ce certificat, on apprend que notre ancêtre a versé 190 francs (soit environ 580 euros ) en or contre des billets de banque et ainsi contribué à son niveau à la défense nationale.

         -  l'Etat fait  largement appel en 1915 à l'emprunt pour financer ses dépenses qui s'envolent

emprunt_guerre1915

Toujours ce même ancêtre qui a participé à cet emprunt national; Voici l'attestation de cette participation et notons au passage, tous les symboles repris dessus : le coq, le canon, les étendards, "pour la Patrie" , RF.

A côté de cela, les monnaies métalliques ne tardèrent pas à manquer et afin de ne pas mettre en péril les échanges, différentes monnaies, dites de nécessité, furent émises et mises en circulation par les Chambres de commerce, les mairies ou les commerçants.
En métal (aluminium, fer, laiton) ou même carton, ces monnaies sont utilisées pendant et aprés la guerre et certaines jusqu'en 1949.

bon1frectobon1fverso
"Bon pour 1 franc" émis par la Chambre de Commerce en 1922

article_monnaie1 article_monnaie2
Article paru dans un journal du Lot en 1926

"Monnaies divisionnaires
Les chambres de commerce ont fait frapper pendant la guerre, et depuis l'armistice, un grand nombre de jetons métal représentant une valeur de vongt-cinq, de dix ou de cinq centimes, qui ont rendu de grands services lorsque la pénurie de monnaie officielle rendaient les transactions difficiles.
......
On peut donc s'en servir ou les garder en toute sécurité.
Lorsque le gouvernemant jugera à propos des les retirer de la circulation, il fera précéder ler démonétisation d'une large publicité....."

5 mars 2008

Mon Arrière Grand-Oncle

Voici Gabriel, l'oncle de mon grand-père, sur une photo prise pendant la guerre 14-18.

gabriel14_18

Gabriel, né en 1881,  était le frère de mon arrière grand-père Paul et avait épousé la soeur de mon arrière grand-mère Esther.

5 mars 2008

Mort pour la France

En effectuant des recherches sur le site du Ministère de la Défense "Mémoire des Hommes", j'ai trouvé une fiche concernant une personne portant le même nom de famille que mon arrière-grand-mère paternelle et originaire du même village.

decesaudegondleon14_18

Ayant la date de naissance, je me suis donc adressé à la mairie de Gueudecourt afin d'obtenir la copie de l'acte de naissance.
Je n'ai pas pu avoir l'acte de naissance mais la mairie m'a envoyé la copie de la retranscription du décés sur lequel étaient notés le nom des parents.

Cette personne, AUDEGOND Léon Paul Antoine, avait les mêmes parents que la mère de mon arrière-grand-mère.
Je viens de retrouver un oncle de mon ancêtre , mort pour la France.

extrait de la retranscription de l'acte de décés:

"11 janvier 1922................aprés avoir délibéré conformément à la loi , attendu qu'il résulte des documents communiqués que
AUDEGOND Léon Paul Antoine soldat du 114e régiment d'infanterie a décédé à Méry (Oise) le onze juin mil neuf cent dix huit
par ces motifs...............dit que le présent jugement lui tient lieu d'acte de décés , qu'à cet effet il sera transcrit sur les registres des décés de l'année courante de la commune de Gueudecourt et que mention du jugement sera faite à la mairie de la dite commune....."

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A LA RENCONTRE DE NOS ANCETRES
  • Je m'intéresse à la généalogie depuis 2006. A travers ce blog, je voudrais vous faire découvrir les ancêtres de la famille PIERON/ROBERT, leurs origines, leur vie ... Mais aussi partager avec vous quelques généralités concernant la généalogie.
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